Le quatuor noiR ébène à Bégaar

Les grands événements sont souvent annoncés d’un roulement de tambour, l’entrée d’un général, d’une sonnerie cuivrée…
Pour annoncer ce printemps, c’est à une respiration musicale que le quatuor noiR ébène nous avait conviés, avec la complicité de Karine.

Un lieu charmant à l’acoustique appropriée, l’église de Bégaar. Un comité d’accueil souriant, dès le porche franchi, qui nous invite à prendre place. Sur chaque chaise enfin, un programme comme une fleur fraîchement éclose. Décidément le printemps n’est pas loin.

La nef se remplit rapidement, le public frise la centaine (on parle ici du nombre, pas de l’âge). Puis le quatuor noiR ébène fait son entrée. Le responsable de la commission animation-médiathèque prend la parole pour quelques mots d’accueil bien dans le ton.
Un court silence, et se pose la première note de la Csardas de Monti : une entrée en matière portée par une clarinette basse qui, d’un coup, empli la petite église de sa chaude sonorité, vite rejointe par ses trois comparses à la clarinette sib.
S’ensuit la Sarabande d’Haendel : nos quatre instrumentistes révèlent avec brio leur talent de chambriste : chacune, à travers sa partie, exprime à la fois sa personnalité et sert la cohésion de l’ensemble.

Le programme évolue doucement à travers les styles et le temps : le Concerto d’Amore de Jacob de Haan, connu des Harmonies, précède un Tico Tico facétieux, avant de nous embarquer jusqu’au Paraguay avec La Cumparsita : nul besoin de fermer les yeux pour apprécier l’évocation du bandonéon…

Le final fut tel la sève qui fait bourgeonner nos arbres et haies : tonique avec Allegro Assai, éclatant de douceur en nous proposant une interprétation de Despacito tout en finesse, avant de remercier les Bis d’un public charmé d’un Swing Composto plein de vivacité.

Ce fut un bonheur de voir autant que d’entendre Anne-Marie, Caroline, Delphine et Sandrine mêler la palette sonore de leurs clarinettes, de thèmes en contre points, au long de ce programme aux arrangements bien choisis.
Qui les connaissait mesurait leur concentration, leur attention à bien restituer l’esprit de chaque pièce proposée. L’émotion qui perçait parfois n’était pas de fabrique, mais bien de celle qui fait un vrai moment de partage, comme l’auront souligné le soin apporté au programme, comme à la présentation.

A l’Harmonie de Rion-des-Landes, nous sommes heureux de voir nos voisines de pupitre s’épanouir au sein de ce quatuor, ce noiR ébène qui évoque si bien le bois de l’instrument qui porte leur passion.

Laurent M.