Petite Suite Printanière
Prélude
Les Rionnais se souviennent peut-être du « Mai » planté par l’Harmonie au coin de sa salle de répétition, l’année de ses 150 ans.
Après quelques éditions, parfois acrobatiques (en 2020, des musiciens s’échangèrent des « Mai » dans le strict respect des règles sanitaires !), et une année-versaire -les 160 ans- aussi dense que passionnante, nous inaugurons cette nouvelle décade par le retour d’une jolie tradition.
DE FORÊT EN CARIOU
Première étape : trouver le pin qui convient. Christian et Thierry, avec les conseils d’expérience et la générosité de Bernard LABAT, sont partis en forêt à la recherche du spécimen. Pas trop grand, bien droit, avec un houpier bien garni. Une dizaine d’individus sont repérés, puis trois, jusqu’à ce que le trio d’hommes distingue celui qui deviendra « Mai ».
Seconde étape : le couper sans en compromettre les qualités, puis le charger sur un « bros » dûment équipé, pour enfin le sortir de la parcelle encore dense. Une dizaine de musiciens se sont donc retrouvés ce jeudi 25 avril, d’abord à Fourchette, avant d’aller par Cournaou du côté de Fabian.
Au programme, conditionner l’élu pour son acheminent jusqu’au cariou où il sera préparé ce samedi.
D’abord, allegro ma non troppo… L’ébrancher en préservant le cœur de son houpier. Puis le percer à la base et boulonner l’attache de remorque qui permettra de le hâler jusqu’à son site de préparation.
Ensuite, andante… Enserrer le houpier d’une cordelette, juste ce qu’il faut pour qu’il supporte son transport. Enfin, avec retenue, le hisser sur le bros dûment équipé. Cette opération demande force mais surtout précision et délicatesse : on ne maltraite pas un futur Mai !
Vient enfin la délicate opération du « sortir de parcelle » : faire passer un tronc de plus de 14 mètres dans un labyrinthe demande une grande dexterité, qualité que Dominique DUBOS, père et grand-père de musiciens (on vous en reparlera !) su mettre au service de l’aventure.
Conseil de Bernard LABAT au conducteur de tracteur : « Il faut que tu te mettes en « C » »… Réponse de Dominique, au diapason : « Attention, je recule « la » ». Et l’épatant attelage de se faufiler jusqu’en bout de portée, sans une branche.
Une petite demi-heure et une traversée du bourg allegretto plus tard, notre pin est à bon port. Il faut maintenant le positionner pour qu’il conserve sa droiture : en cette période, la sève est abondante, et il faut bien l’installer.
C’est après deux heures de labeur dans la bonne humeur que le groupe se sépare, après s’être donné rendez-vous samedi matin, neuf heures.
À suivre…
Article rédigé par Laurent Mouriaux